Julien : Bonjour Kevin, Nous te connaissons depuis plusieurs années sur le net mais peux tu m’en dire un peu plus sur toi : qui es-tu ?
Kevin : Hello Julien, avec plaisir !
Je m’appelle Kévin JOURDAN, j’ai 32 ans (au moment de cette ITW en tout cas), je suis originaire d’Alsace et je suis depuis quelques années entrepreneur web nomade, avec une spécialité à l’origine sur l’édition de sites de niche, et désormais sur l’accompagnement d’entrepreneurs dans leur projet d’achat ou revente de business digitaux.
J : Tu es connu comme éditeur de sites et propose encore ta formation gratuite sur les sites de niches sur l’aKademie, le métier a t-il évolué pour toi ces dernières années ?
K : Il a même bien évolué en effet !
J’ai démarré avec l’édition de site sur les conseils et l’inspiration d’un ami lorsque j’étais expatrié et salarié aux Philippines. Je bossais alors en tant que responsable affiliation, puis acquisition pour une société proposant des programmes minceur en ligne.
J’ai lancé mes premiers sites un peu à tâtons en 2012, et je m’y suis mis plus sérieusement dès 2013 en consultant pas mal de blogs principalement anglophones (NichePursuits de Spencer, SmartPassiveIncome de Pat Flynn pour ne citer que ceux que j’ai lus non stop pendant un loooooong moment).
Dès 2014, j’ai lancé un blog (qui n’est plus alimenté aujourd’hui) pour partager mon expérience de nomadisme et d’édition de sites. Et dans la foulée, j’ai voulu lancer une formation, que j’ai appelée l’aKadémie (avec un K comme Kévin, v’la l’égo !).
J’ai vendu cette formation pendant environ 3 ans mais sans vraiment qu’elle ne devienne un actif important dans mes revenus. Je crois qu’au max, l’aKadémie a du représenter 5 ou 10% de ce que je gagnais en tant qu’éditeur de site !
Faut dire que j’étais un piètre vendeur, mes promesses étaient très terre à terre, et je ne me suis jamais senti complètement à l’aise avec l’univers de la formation en ligne.
J’ai donc cherché comment évoluer vers quelque chose de plus aligné avec mes envies, et c’est ce qui m’a poussé en 2017 ou 2018 à passer la formation en gratuit et à proposer d’autres services.
Pendant 2 ans, j’ai ainsi vendu des sites clés en main (des starter sites en anglais) à des éditeurs débutants voulant se lancer avec un truc « concret » entre les mains et à qui j’envoyais bien entendu l’aKadémie et offrais du temps de formation OU à des éditeurs souhaitant juste gagner du temps.
Puis au bout de 2 ans, j’en ai aussi eu assez, et j’ai commencé à réfléchir à la suite, qui est devenue DotaMarket.eu, une plateforme d’achat / vente de business web (sites web, mais pas que).
Mon métier a donc évolué au fil … de mes envies on va dire. J’ai exploré pas mal de choses, des fois ce fut un succès des fois non. En parallèle de ce que je partage là, je me suis investis dans au moins 5 ou 6 projets de startup ou autres business digitaux, tous ratés.
Et DotMarket est, pour le moment, le point d’aboutissement de mes diverses expériences et de ce que j’aime faire comme boulot.
C’est surtout ça l’évolution au final. Se rapprocher au maximum au fil du temps de la partie qui te motive, d’excite et te comble le plus au quotidien. Et laisser derrière toi les aspects du job qui étaient utiles à un moment, mais ne te conviennent plus.
Si on refait cette ITW dans 3 ans, peut-être que mon métier aura encore évolué ! Mais pour le moment, je m’épanouis avec mon activité sur DotMarket, et ma casquette, toujours bien en place, d’éditeur de sites !
J : Professionnel expatrié à l’étranger, peux-tu nous dire ce qui t’a permis de franchir le pas ?
K : Y’a eu 2 étapes clés dans mon parcours pour devenir éditeur de site et indépendant de manière plus générale.
La première, c’est la simple découverte de la possibilité de gagner de l’argent en ligne. Je vais te paraître naïf, mais avant d’arriver aux Philippines et de bosser dans cette boîte, je n’avais pas une vision très « claire » de tout le potentiel d’une activité web…
Je n’avais jamais réfléchis à l’option de gagner ma vie en ligne, je voulais juste trouver un taf, probablement un truc commercial compte tenu de mes études, et voir où ça me mènerait…
En voyant ce qu’on arrivait à générer comme CA 100% en ligne dans cette société, ça m’a forcément intrigué et j’ai alors commencé à m’intéresser de plus près à la question.
Et comme je bossais au quotidien avec des plateformes d’affiliation et des affiliés, j’ai naturellement été attiré par l’idée de moi aussi créer un business sur le modèle affilié.
La 2nde étape, c’est le fait d’atteindre un « pallier » de revenus.
J’ai démarré en 2012 avec un petit site à l’arrache, puis un 2eme, puis un 3eme, etc… Mais ce n’est qu’en 2013 que j’ai commencé à me former plus sérieusement et à essayer de créer un projet qui avait du sens.
J’ai eu un peu de chance car en quelques mois de travail, j’ai passé le fameux cap des 1000 euros / mois et à ce moment là je me suis dit que je pourrais démissionner et faire ça à temps plein.
Comme ça correspondait à une période compliquée niveau salariat, c’est ce que j’ai fait. Sauf que j’ai flippé, et j’ai tout de suite trouvé un autre job, dans le casino en ligne cette fois, toujours en tant que responsable affiliation.
En réalité, je m’étais un peu laissé dépasser par l’excitation de ce premier pallier, et une fois face à mes responsabilités, je n’ai pas eu le courage de continuer tel quel ! J’ai donc repris un job pour me rassurer, et me donner le temps de « progresser ».
6 mois plus tard, j’étais passé à 2000 euros / mois, et comme là aussi ça ne se passait pas super bien dans mon boulot, j’ai pris la décision de RE-tenter ma chance, mais cette fois bien plus en confiance et avec une sécurité financière plus établie également.
Le déclic a dont été un mix entre la découverte de ce qu’il était possible de faire et l’atteinte d’un « équilibre » financier me permettant de me lancer là dedans à temps plein avec un capital confiance suffisant pour voir venir…
J : Outre le web, tu es avant tout passionné par le monde canin, comment concilies-tu ces deux passions ?
K : Pour le moment, le web reste très majoritaire dans mon quotidien ! Mais c’est vrai que ça me titille depuis un moment de trouver un moyen de passer plus de temps à faire autre chose d’être derrière mon écran…
C’est dans cette optique là que j’ai voulu y’a 2 ans apprendre un « nouveau métier ». Un truc qui n’aurait rien à voir avec le web. Mais pour ne pas partir totalement en vrille, j’ai été chercher du côté des métiers en lien avec mes sites du moment.
J’ai exploré quelques formations possibles dans le domaine de la santé, mais ça ne résonnait pas en moi. Puis, ayant un solide business dans l’univers canin, j’ai logiquement exploré les métiers dans ce domaine.
Bossant depuis plusieurs années avec une éducatrice, ça m’a donné envie d’aller me former sur ce sujet, et je suis donc aller passer mon diplôme d’éducateur canin comportementaliste.
Aujourd’hui, je ne pratique pas l’éducation, car un diplôme ne suffit pas à faire de toi un professionnel aguerri. Mais cela me sert au quotidien dans les projets liés au site et cela me donne à coup sûr un petit boost de crédibilité quand je suis amené à discuter avec des partenaires et professionnels du domaine.
Dans le futur, j’aimerais beaucoup pouvoir pratiquer le métier d’éducateur canin quelques heures par semaine, dans un centre de formation par exemple, pour bosser en équipe, et être encadré. Ce n’est pas encore d’actualité car je n’ai pas le temps logistique pour le moment, mais ça viendra, j’en suis persuadé.
J : Ton actualité est riche car tu as lancé une plateforme de vente de sites, DotMarket.eu, et une Newsletter appelée L’Investisseur Web dans la foulée. Tu peux nous en dire plus ?
K : Avec plaisir.
Je l’ai brièvement évoqué, l’idée de DotMarket m’est venue de façon assez logique dans la continuité de mon activité d’éditeur de sites. Il y a 3 ans environ, après avoir effectué quelques rachats de sites, j’ai eu l’envie de lancer une plateforme pour rendre ce type de transactions plus simples et plus sécurisées.
Suivant beaucoup ce qu’il se fait à l’étranger, j’ai commencé par contacter Empire Flippers pour proposer de lancer une franchise en France. Cela n’a rien donné ! J’ai donc décidé de me lancer solo.
La 1ere année, j’ai bossé seul sur le projet, et ça n’avançait clairement pas. Je n’avais pas assez de compétences en dev, gestion de projet, etc pour mener tout cela à bien.
Je me suis donc associé à Mayane, qui sortait d’une expérience de création de startup, et nous avons tout repris de zéro. Il a fallu de longs mois pour créer la plateforme actuelle, faire créer tous les contrats nécessaires, changer de structure (ma société d’origine ne permettant pas d’opérer correctement DotMarket), processiser le tunnel d’audit, de vente, de migration, etc…
On a lancé une version bêta courant 2019, et officiellement ouvert DotMarket.eu en février 2020.
Le marché de l’achat / vente de business digitaux n’est pas tout neuf. Il y a des acteurs en place de puis de nombreuses années, en France et à l’étranger. Mais il reste très « opaque », même pour de nombreux éditeurs de sites qui n’ont aucune idée de la valeur potentielle de leurs actifs à la revente.
En France, il existe majoritairement des plateformes que j’appelle des « leboncoin du site internet ». Tout est en libre service.
Sans accompagnement pour aider un vendeur à estimer correctement son business, ou un acheteur à auditer facilement le site qu’il souhaite acheter, sécuriser son argent, l’aider à migrer, etc…
Le but avec DotMarket était donc de TOUT couvrir. Ne rien laisser au hasard pour proposer une prestation clé en main : audit, estimation, création du dossier de vente, négociation avec les différentes parties, mise à disposition des contrats de cession, séquestre financier, migration technique.
Et c’est pour bénéficier de éléments là nos partenaires nous sollicitent.
Pour développer l’activité, on a aussi décidé de lancer une Newsletter en effet, appelée L’Investisseur Web. Elle sort tous les mardis et a pour objectif clé « d’éduquer » plus de monde à l’investissement digital.
J’emploie le mot éduquer pas pour dire qu’on essaie d’apprendre à des éditeurs de sites à faire leur métier, loin de là, mais pour fournir des informations, des études de cas, des actualités visant à faire prendre conscience à plus de personnes, éditeurs de sites, de SaaS, de newsletters ou personnes en quête d’idées d’investissement, de l’existence de ce marché, de son évolution, et de ses spécificités.
C’est un outil marketing, et un moyen de rester en contact chaque semaine avec notre audience qui fonctionne plutôt bien jusqu’à présent, et qu’en plus je prends plaisir à rédiger. Donc c’est coup double !
J : Je sais aussi de source sûre que tu as fait de belles ventes avec ta plateforme, tu peux partager avec nous 2/3 histoires ?
K : Déjà DotMarket m’a personnellement permis de vendre mon premier site à 6 chiffres ! Et dans une carrière d’éditeur de site, c’est un moment clé 😀 !
Un petit accomplissement personnel intéressant financièrement après les investissements réalisés depuis 2 ans sur la plateforme, et une récompense morale très sympa à accueillir.
Plus globalement, je suis assez fier de 2 histoires.
La 1ere est celle d’un site que tu connais bien, puisque tu étais positionné dessus. Cette histoire est particulière car le site en question nous a été proposé au tout début de DotMarket.
Nous venions de lancer, et le vendeur nous a fait confiance pour vendre son site. Sauf qu’on a échoué… Au bout de 2 mois, nous n’avions pas trouvé d’acheteur, et on a validé avec le vendeur qu’il valait mieux qu’il aille bosser avec un concurrent qui semblait avoir l’audience acheteuse.
On a bien fait, car 10 jours plus tard, le site était vendu !
Sauf que plusieurs mois plus tard, le même vendeur est revenu nous voir, pour nous informer qu’en réalité …. la transaction n’avait jamais réellement aboutie, et que par conséquent, le site était toujours à lui…
Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c’est une histoire assez improbable. On a donc discuté ensemble et décidé de reprendre le dossier. Et de retenter notre chance. En se disant que désormais on avait les reins plus solide et un réseau d’acheteur bien plus riche.
Cette fois, on a vendu le site en moins d’une semaine, au prix voulu par le vendeur. Je peux te dire que c’était un joli succès pour mon équipe, et une vraie satisfaction de constater le chemin parcouru en un peu moins d’un an !
Une autre histoire que j’aime beaucoup, ce n’est pas celle d’un site en particulier, mais un « scénario » qui se présente au final assez régulièrement : celui de l’entrepreneur(e) qui découvre qu’il ou elle peut vendre son site au lieu de le fermer.
En ce moment par exemple, on bosse sur la cession d’un site e-commerce géré par une dame qui part à la retraite, et qui nous a été référée par la plateforme sur laquelle elle gérait son site.
Cette dame ne savait pas qu’elle pouvait vendre son business, et envisageait donc simplement de vendre son stock et de fermer le site. C’est un cas que nous avons déjà eu plusieurs fois ces derniers mois, des personnes à deux doigts de fermer leur business, qui réalisent qu’ils peuvent en réalité tirer un bon prix de leur activité et partir la tête haute.
A chaque fois, ça me fait vraiment kiffer d’avoir le feedback final du vendeur qui repart avec bien plus qu’il n’aurait imaginé.
En plus, ce sont souvent d’excellents sites à acheter car ils n’ont pas été « créés » dans une optique de revente, et ont très souvent pas mal de pistes d’améliorations, dont SEO, à fort impact potentiel pour un repreneur.
J : Et le mot de la fin ?
K : Le mot de la fin ? Merci pour l’invitation à répondre à ces questions !
Et au plaisir de te recevoir à mon tour dans le podcast qu’on prépare pour 2021. Ca s’appellera Parole D’Investisseur Web, et l’objectif sera de donner la parole à des éditeurs et investisseurs dans le domaine du digital, pour poursuivre ce boulot d’éducation évoqué plus tôt.
Je suis sûr que tu auras pleins de choses à partager sur ta façon d’acheter et vendre des sites !